Mode et handicap : un secteur encore trop peu inclusif
La mode, miroir de notre société, reflète souvent des standards esthétiques et physiques qui excluent une partie importante de la population : les personnes en situation de handicap. En France, environ 6,8 millions de personnes de 15 ans et plus vivent avec une limitation fonctionnelle sévère . Pourtant, l'industrie de la mode peine à répondre à leurs besoins spécifiques.
Un secteur encore trop peu inclusif
Malgré des initiatives isolées, la mode reste largement inaccessible aux personnes handicapées. Des marques comme Kiabi ou Decathlon ont lancé des collections adaptées, mais celles-ci restent marginales et souvent peu médiatisées . Le manque de représentation des mannequins handicapés sur les podiums et dans les campagnes publicitaires témoigne également de cette exclusion .
Des statistiques révélatrices
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Seulement 3,6% des travailleurs handicapés sont employés dans le secteur privé .
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Le taux de chômage des personnes handicapées est de 12%, contre 7% pour l'ensemble de la population .
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Environ 40% des infrastructures sportives en France ne sont pas accessibles aux personnes en situation de handicap .
Vers une mode plus inclusive
Des initiatives émergent pour répondre à cette problématique. L'association Fashionhandi, fondée par Sandrine Ciron, organisait des défilés mettant en avant des mannequins en situation de handicap . Des marques comme Fattoyz, Selfia ou Andy & Emma proposent des vêtements adaptés aux besoins spécifiques des personnes handicapées, alliant confort et esthétisme .
Pourquoi les marques n’en ont rien à faire
« C’est une niche, ça ne rapporte pas d’argent, » explique Virginie Sainte-Rose de Decathlon. Voilà, tout est dit. Les grandes marques sont là pour faire du cash, pas pour jouer les chevaliers blancs. Développer une collection inclusive demande du temps, de l’argent et une vision qui dépasse le profit immédiat. Malheureusement, cette vision semble manquer cruellement à l’industrie.
Decathlon fait un peu mieux avec cinquante références de vêtements pour les personnes à mobilité réduite. Conçus avec des athlètes paralympiques, ces vêtements sont un pas dans la bonne direction. Mais soyons honnêtes, ils ne sont qu’une goutte d’eau dans un océan de besoins non satisfaits.
Le quotidien, une galère perpétuelle
Les vêtements du quotidien ne sont pas mieux lotis. Jules, par exemple, propose une capsule pour hommes en partenariat avec APF France Handicap, et Kiabi travaille sur des collections spécifiques depuis 2017. Mais là encore, ces initiatives sont rares et souvent peu médiatisées. Trouver un costume confortable pour une personne en fauteuil roulant ou un manteau de pluie adapté reste une véritable mission impossible.
Philippe Berranger de LADAPT ne mâche pas ses mots : « Les personnes en situation de handicap, c’est la cinquième roue du carrosse. » Le film d’Artus, Un p’tit truc en plus, en est une illustration. Les acteurs handicapés ont peiné à trouver des maisons de couture pour les habiller pour le festival de Cannes. Pathétique, non ?
Et maintenant ?
En attendant, les personnes en situation de handicap continueront à naviguer dans un monde qui leur tourne le dos. Ce n’est pas seulement une question de confort ou de style, mais de dignité et de reconnaissance. Les marques doivent comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de remplir un créneau de marché, mais de respecter une partie significative de la population.
Alors, à tous les grands pontes du textile : bougez-vous. Ce n’est pas parce que ça ne rapporte pas des millions que ce n’est pas important. Faites un effort. Vous avez les moyens de faire une différence réelle dans la vie de millions de personnes. Enfilez vos grandes chaussures de capitalistes éclairés et montrez-nous ce que vous valez vraiment.
Et pour vous, chers lecteurs, la prochaine fois que vous achetez un vêtement, pensez-y. Soutenez les marques qui font un effort, aussi petit soit-il. Parce qu’au fond, c’est ça aussi, être humain : penser à l’autre, même quand c’est moins facile.
Conclusion
Bien que des progrès aient été réalisés, la mode reste un secteur largement inaccessible aux personnes handicapées. Il est essentiel que les marques, les créateurs et les institutions s'engagent davantage pour une mode véritablement inclusive, qui reflète la diversité de notre société.
L'inclusion des personnes en situation de handicap progresse peu.
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